- En Finlande, les portables à l’école sont désormais déposés en début de journée et récupérés en fin de cours.
- Les classes deviennent plus calmes et la concentration des élèves s’améliore.
- Les pauses favorisent davantage les échanges et la socialisation entre élèves.
- Le cyberharcèlement et les incidents liés aux vidéos diminuent nettement.
Portables à l’école et smartphones sont désormais interdits pour renforcer l’enseignement en Finlande. Cette interdiction améliore la concentration des élèves, réduit les distractions et ouvre un débat sur la place des appareils numériques dans les établissements scolaires et l’équilibre entre technologie et apprentissage.
Smartphones et enseignement : entre opportunités et risques
Introduire les portables à l’école peut sembler logique : ces appareils sont de véritables ordinateurs portables, capables d’accéder à des ressources pédagogiques, d’encourager la créativité et de faciliter la communication. Pourtant, les recherches montrent que leur usage non contrôlé entraîne une baisse de l’attention, une fragmentation des apprentissages et parfois une dépendance préjudiciable. En Finlande, la prise de conscience s’est accélérée après la publication des résultats PISA 2022, qui révélaient une baisse du niveau scolaire, notamment en mathématiques et en lecture.
La décision de restreindre les portables vise donc à protéger le cœur de l’enseignement : la concentration et le temps long, deux compétences essentielles à l’ère des notifications constantes.
Interdiction : un choix pragmatique en Finlande
Dans les établissements scolaires finlandais, la loi entrée en vigueur en août interdit désormais les smartphones pendant les cours. Certaines écoles, comme la Kungsvägens Skola, ont choisi d’aller plus loin en confisquant les téléphones dès le matin pour ne les rendre qu’en fin de journée. Selon les enseignants, les effets sont visibles presque immédiatement : plus de calme en classe, moins de rappels à l’ordre, davantage de participation et une meilleure ambiance dans les couloirs.
Tableau 1 – Effets observés de l’interdiction des portables à l’école en Finlande
| Aspect scolaire | Avant l’interdiction | Après l’interdiction |
| Concentration en classe | Souvent perturbée | Amélioration notable |
| Socialisation | Regards rivés aux écrans | Discussions et jeux collectifs |
| Cyberharcèlement | Cas fréquents liés aux vidéos | Baisse constatée |
| Climat scolaire | Plus agité | Plus calme et serein |
Les bénéfices inattendus de l’absence d’écrans
Au-delà de la simple amélioration des résultats scolaires, l’interdiction des smartphones transforme aussi la vie quotidienne des élèves. Les pauses redeviennent des moments d’échanges, les visages se libèrent des écrans, et la socialisation reprend sa place. Les enseignants notent également une baisse des cas de cyberharcèlement, autrefois alimentés par les vidéos et photos prises dans la cour.
Toutefois, cette transition n’est pas sans difficultés. Certains élèves expriment leur frustration de se voir priver de leur outil de communication pendant toute une journée. D’autres soulignent que le smartphone, malgré ses excès, peut aussi être une ressource rassurante pour rester en contact avec leur famille.
Comparaison internationale : des politiques variées
La Finlande n’est pas isolée. Plusieurs pays se sont engagés dans la même voie, avec des modalités différentes. En France, les portables sont interdits au collège depuis 2018, mais restent autorisés dans certaines activités pédagogiques. Comparativement, en Italie, les restrictions sont appliquées selon les établissements. En matière de réglementation, la Corée du Sud encadre strictement l’usage des smartphones, certaines écoles imposant même des verrous numériques.
Tableau 2 – Mesures adoptées dans différents pays
| Pays | Niveau concerné | Mesure principale |
| Finlande | Collèges et lycées | Interdiction légale, possible extension aux pauses |
| France | Collèges | Interdiction d’usage pendant la journée |
| Italie | Écoles en général | Restrictions variables selon établissements |
| Corée du Sud | Scolaire | Contrôle numérique et limitation stricte |
Entre interdiction et usage raisonné : quel équilibre trouver ?
Si l’interdiction semble efficace pour améliorer la concentration, certains chercheurs plaident pour une approche plus nuancée. Plutôt que de bannir totalement les smartphones, il serait possible d’encadrer leur usage à travers des projets pédagogiques. Les élèves pourraient, par exemple, utiliser leur smartphone pour des recherches rapides, des exercices interactifs ou des projets vidéo. L’enjeu serait alors d’apprendre à se servir de l’outil avec discernement, plutôt que de le subir.
Enseigner la lenteur : une mission nouvelle pour l’école
Dans un monde où tout va vite, l’école peut jouer un rôle contre-intuitif, mais nécessaire : enseigner la lenteur. Lire un texte long, se concentrer sur une tâche unique, persévérer dans un raisonnement complexe… Autant de compétences fragilisées par la fragmentation numérique. En ce sens, l’interdiction des portables à l’école n’est pas seulement une contrainte, mais un choix éducatif fort qui redonne aux élèves un espace protégé pour développer leur attention et leur réflexion.
Vers un modèle hybride ?
L’avenir pourrait se situer entre deux extrêmes : ni une école ultra-connectée où chaque élève est livré à son écran, ni une école coupée des outils numériques qui façonnent la société. Un modèle hybride permettrait d’intégrer les smartphones comme outils pédagogiques ponctuels, tout en maintenant des moments sans écrans pour préserver l’attention et la socialisation.
Les établissements pourraient, par exemple, définir des plages horaires précises où l’usage des portables est autorisé, ou mettre en place des activités collectives favorisant la déconnexion. L’important reste de trouver un équilibre entre innovation technologique et préservation de la qualité de l’enseignement.
Une école repensée à l’ère numérique
La Finlande relance le débat sur les portables à l’école en choisissant une interdiction stricte. Les bénéfices en termes de concentration, de socialisation et de climat scolaire semblent déjà visibles. Mais au-delà de ce cas, c’est une réflexion universelle qui s’impose : comment préparer les jeunes à un monde numérique sans sacrifier leur capacité de concentration et leur santé mentale ?
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