Avec ses combats rapides, ses décors futuristes et son gameplay exigeant, Zenless Zone Zero s’impose comme l’un des RPG mobiles les plus attendus. Entre émerveillement visuel et enjeux éducatifs, ce jeu soulève des questions légitimes sur l’accompagnement des jeunes dans leurs pratiques vidéoludiques quotidiennes.
RPG mobile : une narration dense dans un univers post-apocalyptique
Dans le paysage vidéoludique actuel, les RPG mobiles séduisent de plus en plus les jeunes joueurs. Zenless Zone Zero en est un exemple frappant. Le jeu se déroule dans New Eridu, une métropole futuriste érigée comme dernier refuge de l’humanité après une catastrophe mystérieuse. Ce décor, à mi-chemin entre science-fiction et culture urbaine, se démarque des univers fantasy plus classiques.
Le joueur incarne un « Proxy », personnage central chargé de guider des agents dans les Hollows, des zones corrompues peuplées de créatures éthérées. Chacun de ces agents possède des compétences propres, à débloquer et améliorer progressivement.
Le scénario, ponctué de dialogues, d’exploration et de quêtes, invite à une certaine immersion narrative, favorisant l’intérêt des adolescents qui apprécient les récits construits. Pour les parents ou éducateurs, ce type de contenu peut représenter une occasion d’engager la discussion sur les thématiques abordées : isolement, survie, éthique, choix moraux.
Combats dynamiques : technique, stratégie et engagement du joueur
Le cœur de l’expérience repose sur des combats dynamiques, qui exigent coordination et réactivité. Contrairement à certains RPG passifs, Zenless Zone Zero requiert une implication constante du joueur. Il s’agit de passer rapidement d’un agent à l’autre, enchaîner les attaques spéciales, anticiper les mouvements ennemis, et composer des combos spectaculaires.
Cette intensité ludique peut être stimulante. Les enfants et préadolescents y développent des compétences cognitives utiles : logique, mémoire de travail, coordination œil-main. Toutefois, elle peut aussi générer de la fatigue mentale ou du stress, en particulier chez les joueurs les plus jeunes ou sensibles à la compétition.
La conception des commandes a été pensée pour les écrans tactiles. Joystick virtuel à gauche, boutons d’action à droite, avec possibilité de personnalisation. Une manette Bluetooth est également compatible, ce qui peut améliorer la prise en main chez certains joueurs. Ce niveau de flexibilité renforce l’accessibilité, mais ne remplace pas un cadre éducatif.
Il est conseillé aux adultes d’observer les phases de jeu et d’en discuter avec les enfants : comment gèrent-ils l’échec ? Ont-ils envie de recommencer ou se découragent-ils ? Ce type d’échange peut renforcer la résilience et l’autonomie face à la difficulté.
Gacha : entre hasard, envie de collection et gestion financière
Le système de gacha, largement répandu dans les jeux mobiles, est ici central. Il permet de recruter de nouveaux agents de manière aléatoire, à travers des tirages utilisant une monnaie virtuelle (souvent obtenue via des missions, ou des achats réels).
Les jeunes joueurs peuvent être très sensibles à ce mécanisme. Il stimule l’envie de collection, entretient l’espoir d’obtenir un personnage rare, mais introduit aussi une dimension d’incertitude frustrante. Le fait de ne pas « gagner » ce que l’on espère peut générer une forme de dépendance ou de pression sociale (comparaison entre amis, influence de YouTube ou TikTok).
La version Android actuelle ne mentionne pas spécifiquement les publicités, mais les achats intégrés liés au gacha sont à anticiper. Cela suppose de mettre en place des garde-fous : désactivation des paiements via mot de passe, discussion sur la valeur de l’argent, ou encore budget numérique mensuel fixé en famille.
Ce système peut aussi être l’occasion d’apprentissages pédagogiques, comme comprendre la probabilité, l’aléatoire, ou encore différencier besoin et envie. Un jeu de rôle, un échange ou une simulation autour du gacha peuvent compléter cette démarche de sensibilisation.
Graphismes immersifs : esthétique, sensoriel et attractivité
L’un des points les plus salués par les utilisateurs est la qualité des graphismes immersifs. Fidèle à la signature visuelle de HoYoverse, le jeu adopte un style anime avec des décors vibrants, une animation fluide, et une palette de couleurs contrastées.
La ville de New Eridu regorge de détails. Les rues animées, les personnages stylisés, les effets spéciaux pendant les combats, tout concourt à une immersion visuelle puissante. Pour les enfants, cela peut créer un attachement fort à l’univers, une envie de prolonger l’expérience au-delà du jeu (fan art, cosplay, création de contenus).
Mais ce niveau de stimulation visuelle n’est pas anodin. Il peut favoriser l’excitation cognitive, voire la surexposition. Certaines études (ex. Inria, Inserm) indiquent que les contenus très dynamiques peuvent affecter le rythme veille-sommeil, ou provoquer des troubles de l’attention lorsqu’ils sont consommés en excès.
Une régulation douce est donc pertinente. Cela peut passer par un moment d’écran réservé à un moment précis (ex. après les devoirs), ou par des pauses actives entre deux sessions (lecture, jeux calmes). Il est également utile d’échanger avec l’enfant sur ses ressentis : « Ce niveau t’a paru intense ? Tu t’es senti fatigué après ? »
Contrôle parental : réguler sans freiner l’exploration
Face à un jeu aussi riche, le contrôle parental devient un levier d’accompagnement. Zenless Zone Zero est classé PEGI 12, ce qui implique qu’il peut comporter des scènes de violence modérée, un vocabulaire mature ou des situations de tension dramatique.
Android permet d’activer des fonctionnalités comme :
- La limitation du temps d’écran par application ;
- Le blocage des achats avec mot de passe ;
- L’historique d’utilisation accessible aux parents.
Cependant, les recommandations de la CNIL, de l’UNICEF ou de l’INSEE vont plus loin : elles insistent sur l’importance d’une co-construction des règles, plutôt qu’une interdiction verticale. Il ne s’agit pas de bannir le jeu, mais de discuter de son usage : qu’est-ce qui plaît ? qu’est-ce qui dérange ? quelles règles semblent justes ?
Certaines familles mettent en place un contrat numérique : un petit tableau de règles signé avec l’enfant, où figurent les droits (temps de jeu, autonomie) et les engagements (respect des horaires, pauses, partages). Ce type d’outil responsabilise sans brimer.
Accompagner pour favoriser l’autonomie numérique
Zenless Zone Zero est bien plus qu’un jeu mobile. Il réunit des éléments techniques avancés, une narration immersive, un système de progression stratégique, et une esthétique très travaillée. Autant d’éléments qui le rendent attractif pour un public jeune, en quête de défi, d’évasion et de personnalisation.
Pour les familles, ce type de jeu est l’occasion d’aborder des thématiques larges : gestion du temps, maîtrise des émotions, rapport à la frustration, usage raisonné de la monnaie virtuelle, ou encore équilibre entre écran et activités physiques.
Accompagner ne signifie pas surveiller en permanence. Cela implique de créer un climat de confiance, d’écouter l’enfant, de poser des cadres souples mais clairs, et de valoriser ses progrès. Un jeune guidé dans ses usages numériques devient plus apte à les réguler seul par la suite.
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